Plaisir et Spiritualité

04/04/2022

Ce matin, en me réveillant j'avais cette idée de plaisir en tête.

C'est venu sous la douche: depuis l'été dernier, plutôt que de gaspiller l'eau froide en attendant qu'elle devienne chaude, je m'asperge les jambes et le haut du corps avec. Ceux qui me connaissent savent à quel point ceci était pour moi un exercice vraiment difficile.

Mais j'ai trouvé le truc: Une fois ma résolution prise, la première fois, j'ai juste parlé à mon mental en lui disant: "tu ne vas pas mourir!" je me répétais ça comme un mantra. "de toute manière, ça ne va pas durer. l'eau chaude va vite arriver". Et comme un enfant, mon mental a été d'accord pour tenter l'expérience. Après, je lui ai dis: maintenant on va faire ça chaque matin sans faute! et depuis l'été dernier, ça marche.

J'ai pu ainsi remarquer comment notre mental fonctionne: le pire est AVANT le point d'impact. C'est la peur qui nous fait faire demi-tour (peur d'avoir mal, peur de mourir, peur de ne pas réussir, peur de perdre, etc) mais PENDANT l'impact, il se passe un truc extraordinaire: dans l'espace qu'on pensait être une douleur insurmontable se trouve un espace de plaisir. Ces deux zones sont côte à côte. Les scientifiques d'ailleurs ont fait des études là dessus et ont découvert cela aussi, mais en faire l'expérience par soi-même et de l'intérieur c'est vraiment intéressant.

Bref ce matin, sous la douche, je me disais: c'est comme le yin et le yang: un petit point de froid dans un océan d'eau chaude! Rien de tel pour commencer la journée en forme!

Et puis, en sortant, je pensais à cet exemple que Srila Prabhupada donne à propos du plaisir:  "En faisant plaisir à Dieu la Personne Suprême, on fait plaisir à tous, tout comme en arrosant la racine d'un arbre on satisfait chaque branche, brindille et feuille de l'arbre. (...) Ceux qui sont vraiment au courant de cette connaissance peuvent tout utiliser pour le service du Seigneur, car rien dans ce monde matériel n'est déconnecté d'avec Dieu la Personne Suprême." Extrait Citations en anglais

Pour nourrir un arbre, on n'arrose pas ses feuilles mais ses racines. Logique non? Nous sommes comme la feuille connectée à l'arbre de la nature cosmique crée par Dieu: La recherche du plaisir au travers des cinq sens exclusivement sans le connecter à Dieu est semblable à verser de l'eau sur une feuille pour arroser l'arbre. Tout le monde recherche le plaisir et le bonheur, c'est normal, c'est un de nos trois constituants en tant qu'âme spirituelle: Nous sommes éternels (Sat), remplis de Connaissance (Cit) et de Félicité (Ananda).

Or la notion de plaisir est sans doute celle qui est la plus mal comprise, à la fois par ceux dit "matérialistes" qui en revendiquent une recherche exclusive, mais aussi par ceux dit  "spiritualistes" qui rejettent tout plaisir à leur vie jusqu'à la rendre aride. Les erreurs des uns apportant de l'eau au moulin de l'autre.

En fait il ne s'agit pas tant d'un "ni trop, ni trop peu", utile quand même, que de comprendre d'où vient le plaisir. Toujours chercher les causes... Et l'exemple de l'arbre nous aide à ancrer cette réalité dans notre quotidien. Dans la même idée, un autre exemple est donné: La main ne se nourrit pas elle-même. Pour rester en vie, le corps tout entier participe collectivement. Si la main décidait d'un coup de ne pas porter la nourriture à la bouche, et si la bouche cessait de faire son travail, l'estomac ne pourrait pas non plus faire le sien, etc etc.

Quand une cellule ne vibre plus à une fréquence compatible avec l'ensemble, elle est déconnectée de son service, c'est à dire de son activité naturelle, ce pour quoi elle a été conçu et elle meurt: c'est la maladie. Chaque cellule représente un monde, chaque humain est une cellule du corps sociétal, et chaque planète est une cellule dans le cosmos.

Autant nous savons soigner nos maladies (quoique...) autant nos civilisations actuelles ont oublié la recette du bonheur qui dure. 

Srila Prabhupada est venu ( et beaucoup d'autres avant lui), pour enseigner ce que nous avons oublié: Comment retrouver notre connexion au plaisir suprême, indissociable de notre relation avec cette Personne Suprême qui est Dieu, quel que soit le Nom que chacun nourrit dans son cœur.

C'est cela en réalité le processus du Bhakti Yoga: une modification de paradigme. A l'extérieur, rien ne change. On continue de faire les choses comme avant: Seule notre mentalité, notre intention change. Et cela fait toute la différence. La physique quantique nous a montré que le regard, l'intention a le pouvoir de modifier le résultat d'une expérience et de changer le cours des choses. Ces (re)-découvertes ouvrent un champ des possibles extraordinaire, avec des applications illimités. Rien de nouveau cependant, car cette science spirituelle est éternelle. Bien avant Nicolas Tesla et tous les penseurs grecs et arabes, les sages védiques enseignaient déjà cette science. 

Pour l'instant quand on parle de spiritualité, la compréhension générale est de parler de "lumière",  "source", de "tout", comme un immense magma bienfaisant sans forme ni personnalité. En sanskrit on l'appelle le "brahmananda". l'Effulgence du corps spirituel de Dieu. C'est une réalisation véridique, mais partielle et incomplète. Et le plaisir qui en découle est bien réel, mais très limité au regard de l'océan de félicité que procure le pur amour de Dieu.

Justement, après avoir réveillé et habillé mes déités, je suis tombée sur ce passage du Nectar de la Dévotion pile poil sur le sujet. Du coup ça m'a motivé pour vous écrire cet article!

Voici cet extrait: 

LE BONHEUR DE NE FAIRE QU'UN AVEC LE SUPRÊME
Śrīla Rūpa Gosvāmī dit que si le brahmānanda, ou le bonheur de ne faire qu'un avec le Suprême, est multiplié par mille milliards, il ne peut toujours pas se comparer à une fraction atomique du bonheur dérivé de l'océan du service de dévotion.
Dans le Hari-bhakti-sudhodaya, Prahlāda Mahārāja dit : "Mon cher Seigneur de l'univers, je ressens un plaisir transcendantal en Ta présence et je suis immergé dans un océan de bonheur. Je considère maintenant que le bonheur du brahmānanda, comparé à cet océan de félicité, n'est pas plus grand que l'eau contenu dans l'empreinte du sabot d'une vache dans la terre, ." De même, il est confirmé dans le Bhāvārtha-dīpikā, "Mon cher Seigneur, certaines des personnes chanceuses qui nagent dans l'océan de Ton nectar de dévotion, et qui savourent le nectar de la narration de Tes Divertissements, connaissent certainement des extases qui minimisent immédiatement la valeur du bonheur dérivé de la religiosité, du développement économique, de la gratification des sens et de la libération. Un tel dévot transcendantal considère toute forme de bonheur autre que le service de dévotion comme n'étant pas mieux que de la paille dans la rue."

Du coup, ça m'a donné envie de vous chanter un petit bout de cette recette du bonheur, ce Maha Mantra qui m'accompagne chaque jour:

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